À propos

C’est quoi, l’Atelier Lajosse ?

Avant de fonder l’Atelier Lajosse en 2018, j’ai vécu une longue et passionnante carrière d’artiste de théâtre de rue, pendant laquelle j’ai été, tour à tour et en même temps (c’est selon et vice et versa), comédien, décorateur, inventeurs de machines « folles », d’effets spéciaux, d’accessoires…

J’aimais ce métier où, pour tirer son épingle du jeu, il valait mieux avoir de multiples savoir-faire qu’être spécialisé dans un seul domaine.

J’aimais surtout le sens de la débrouille dont il fallait faire preuve pour compenser le manque de moyens, et j’abhorrais l’idée que ce manque de moyens puisse servir d’excuse face aux critiques.

Pour faire un beau spectacle, il fallait donner le meilleur de soi-même, un point c’est tout !

Et par dessus tout, j’aimais cette vie d’atelier, là où le champ des possibles est infini, pourvu qu’il y ait de la matière à transformer .

Puis vint cette année de formation en maroquinerie artisanale à l’AFPA de Cholet (2017). J’y ai surtout appris que cette idée – courante chez les techniciens du théâtre – selon laquelle « au delà de 4 mètres, les détails ne se voient pas » (autorisant de fait certains défauts de fabrication) serait dorénavant bannie, proscrite, interdite et punie de la peine de mort dans le cadre de mon nouveau métier !

La maroquinerie, c’est la précision. Le sens du détail. Chaque point de couture a son importance, chaque petit coup de scalpel pèse, et ne pas tenir compte de l’épaisseur infinitésimale de sa lame est une faute professionnelle impardonnable !

Et pourtant… La connaissance des bases techniques ne suffit pas pour prétendre être un bon maroquinier. Ce serait dénier à la matière « cuir » son caractère vivant et l’infinité de ses textures. Il n’y a jamais deux peaux identiques, tout comme il n’y a pas deux arbres identiques dans ce monde .

Tout l’art de la maroquinerie consiste à savoir adapter sa technique à la particularité de la peau.

C’est parfois une bagarre : la peau est belle, mais réticente. Elle refuse le parage, ou les petites aiguilles, ou le jointé-retourné la fait craquer… Il faut donc trouver d’autres solutions que celles envisagées au préalable.

C’est bien tout cela qui fait de la maroquinerie, et du travail du cuir en général, une discipline passionnante et pleine de promesses.

Jocelyn Verbraeken


Le Sacalu, mon premier sac à main (La Quincaillerie Parpassanton, Cirkatomik, 1999)

Je n’utilise que des cuirs de porcs, bovins, ovins, caprins… provenant d’élevages destinés à l’alimentaire.

Pas de galuchat, pas de serpent, pas de crocodile, ni de renard… ni aucune peau provenant d’animaux élevés ou prélevés dans la nature uniquement pour fournir l’industrie du cuir.

Je réalise chaque pièce dans son intégralité : croquis et dessins, choix du cuir, patronage, coupe, encollage, assemblage et couture. Toutes les pièces sont uniques, ou en petite série.